Le fort de Bron construit entre 1875 et 1877 est un ouvrage militaire de forme polygonale. Porche d’entrée, fossés entourant le fort, caponnières double et simple, boulangerie, locaux disciplinaires ou grand escalier sont des lieux emblématiques du Fort. Les différents bâtiments pouvaient héberger 841 hommes en cas de guerre.
Le pont dormant
La seule entrée du Fort se situe à l’ouest de l’édifice, face à Lyon. L’entrée est ainsi placée du côté opposé aux risques d’attaque des assaillants venant de la plaine de l‘Est Lyonnais. Un chemin coudé évite un accès direct à l’entrée. Cependant, grâce à son dénivelé relativement faible, ce chemin présente l’avantage de permettre la circulation de chargements lourds.
Un pont enjambe les fossés secs qui enserrent le Fort. Il permet l’accès à la porte du Fort.
Le ravelin
Le ravelin est un corps de garde situé face au chemin coudé qui conduit au Fort. Il est placé avant le pont et percé de meurtrières, son rôle est d’empêcher un tir direct sur l’entrée. On y accédait par une passerelle métallique. Le mur de contrescarpe est visible à droite de la photo avec son architecture en arceau.
Les fossés
Les fossés secs de 7 m de profondeur et 10 à 13 m de large entourent le Fort sur 1 km 600. Les murs d’escarpe (côté intérieur du fossé) et de contrescarpe (côté extérieur du fossé) sont en maçonnerie. Le chemin de ronde longeant le mur d’escarpe est percé de meurtrières. La terre enlevée dans les fossés lors de la construction du Fort a servi en partie à recouvrir les bâtiments intérieurs.
L’entrée du Fort
Deux gros piliers appareillés en « bossage et refend » encadrent le porche. Des pierres taillées « en rouleau » soulignent l’arcature du porche. Une grille et une lourde porte en fer riveté ferment successivement l’entrée.
Derrière la grille, un pont à effacement latéral, sur châssis métallique avec son tablier en bois, laisse un vide de plusieurs mètres sous le porche lorsque il se déplace perpendiculairement à l’axe de passage. Grace à un mécanisme, deux soldats pouvaient tirer ce plancher sur des rouleaux en acier à l’intérieur d’une salle située à gauche de l’entrée.
Les locaux disciplinaires
Les locaux disciplinaires ou locaux de punition pour les infractions, les fautes ou les manquements au règlement militaire sont constitués de cellules individuelles ou collectives. L’éclairage des locaux provient d’un puits de lumière situé au centre du hall d’entrée. Pour les cellules, pas de chauffage prévu. Dans le fond des cellules, le soldat puni dispose d’une sorte de placard où se trouve un baquet de propreté.
La boulangerie
Les fours à pain sont des fours Lamoureux dits « aérothermes » à foyers indépendants. Ils sont équipés d’une marmite centrale à eau chaude permettant d’humidifier l’air, procédé très utile pour la fabrication du pain.
Les fours permettent l’alimentation en pain des soldats du Fort et des batteries voisines soit 600 pains de 1,5 Kg. La ration d’un soldat pour une journée est égale à 750 g.
La caponnière double
Les caponnières sont des casemates implantées dans les angles du fossé. Le Fort de Bron possède deux caponnières simples et une caponnière double. Pour empêcher le franchissement du fossé, elles étaient armées de canons qui pouvaient tirer dans les fossés sans détruire les murs d’escarpe et de contre-escarpe.
La caponnière double possède certainement le plus grand puits de lumière de tous les forts existants avec ses 4,10 mètres de diamètre.
Les casemates-logements
Les locaux abritant les militaires et les différents services du Fort d Bron sont constitués de casemates juxtaposées, construites selon le même principe.
Le puits et sa pompe
Le puits et sa pompe : Le puits d’une profondeur de 37,30 mètres avait un débit de 43.2 m3 par jour. Sa pompe à bras à 2 roues était actionnée par les soldats. Elle permettait d’assurer la quantité d’eau utile pour l’usage de la garnison à savoir : 5 litres par homme et par jour et 35 litres pour les chevaux. En cas de mobilisation il aurait fallu 4500 litres par jour. Avec le réservoir adjacent de 25 m3, le puits assurait l’autonomie en eau potable du Fort. Les Allemands, au cours de la seconde guerre mondiale, lors de l’occupation du Fort, ont ajouté un moteur électrique pour entrainer la pompe.
La forge
La forge est utilisée pour les travaux d’entretien du Fort. Peu de chevaux présents dans le Fort, ils sont surtout utilisés pour le transport des lourdes charges. Une écurie pour une dizaine de chevaux était prévue dans le Fort.
Le grand escalier
Il permettait la communication entre les différents magasins situés dans les parties souterraines du Fort et la surface.
Les traverses-abris
Le Fort de Bron était organisé pour recevoir des pièces d’artillerie à longue portée. Les canons produisant une grande quantité de fumée étaient placés à l’air libre sur des plateformes de tir séparées par des traverses-abris.
Le magasin à poudre
Le magasin à poudre, dans un fort, représente la partie indispensable mais aussi la plus dangereuse. Il sert à entreposer, à cette époque, un explosif particulièrement instable «la poudre noire». Il doit être éloigné des lieux de vie des militaires.
Les latrines
Les latrines ont leur place dans le prolongement du casernement à l’opposé de la cuisine. Les soldats pouvaient y accéder à partir des chambrées par un escalier et une galerie à l’abri lors d’une attaque.
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