Pour franchir la seule entrée du Fort de Bron située à l’opposé de la zone protégée par l’artillerie du fort, le visiteur devait emprunter un chemin légèrement pentu et sans obstacle empêchant d’éventuels soldats ennemis de se dissimuler. Ce chemin coudé, afin d’éviter d’être en enfilade avec l’entrée, était protégé par un petit fortin appelé RAVELIN. Placé à coté du pont dormant, situé en haut du talus à pente douce, le ravelin prend appui sur le mur de contrescarpe.
Le visiteur devait alors traverser le pont dormant qui enjambe les fossés du coté de la gorge. Il faisait alors face à l’entrée dont la façade et le soubassement font saillie sur la courtine.
La façade de la porte d’entrée
La façade de l’entrée du Fort est volontairement monumentale signifiant l’intérêt qui est donné à cet ouvrage militaire. Pour le soldat, cette construction neuve, devait produire une impression de force et de discipline. Ce sentiment est renforcé par l’effet horizontal de l’alignement des pierres de taille et des entablements. Les pierres taillées auraient pour origine les carrières de Couzon-au-Mont d’Or et de Trept (Isère).
Les éléments caractéristiques de la façade:
- La baie en plein cintre de la porte d’entrée s’ouvre dans une niche rectangulaire encadrée sur les cotés par deux gros pilastres appareillés en « bossage rustique et refend » posés sur leur support.
- La baie du porche de l’entrée du Fort est soulignée par les pierres taillées en rouleau, un élément exceptionnel pour des forts de cette période, structure que l’on pourrait rapprocher des porches des monuments religieux.
- La plaque « FORT DE BRON » au fronton du porche affirme le nom du fort. Dès les projets de construction, les forts reçoivent un nom rattaché au site d’implantation de l’ouvrage (le plus souvent le nom du lieu-dit). A noter qu’en 1886-1887, le général Boulanger, alors ministre de la Guerre, décide d’attribuer aux casernes et aux forts des noms propres rappelant des militaires ou des batailles illustres. Le Fort de Bron reçoit alors le nom de « Fort Masséna » du nom du général français de la Révolution et de l’Empire, élevé à la dignité de maréchal par Napoléon en 1804. Les deux dénominations du fort seront souvent citées ensemble dans les documents administratifs des années suivantes ( voir document presse « La France militaire » du 13 juin 1887)
- Des sortes de « modillons » avec des mâchicoulis factices supports de l’entablement surplombent la façade . Cette décoration crènelée est soulignée de rouge grâce à la présence de la brique intercalée à la pierre.
- Une ferronnerie défensive encercle le haut de chaque pilier. Elle est postérieure à la construction du fort. Elle rend l’escalade des pilastres plus difficile (Comparez photo actuelle et photo de l’année 1900 : la ferronnerie n’apparait pas sur les photos des années 1900)
La grille d’entrée
Une grille à deux vantaux pivotants et barreaux arrondis, armée de pics fait obstacle à l’entrée sous le porche. La couleur de cette grille a été modifiée au fil des années.
Cette grille n’apparait pas dans la baie d’entrée des photos prises en 1900
Le pont glissant à effacement latéral
La grille franchie, le visiteur pénètre sous la voûte du vestibule d’entrée. Il met les pieds sur les planches d’un pont qui a la particularité de pouvoir s’effacer latéralement par une ouverture pratiquée en bas du mur gauche du vestibule (voir photo). Les militaires peuvent déplacer le pont latéralement dans la salle de retrait en le tirant grâce à deux tiges métalliques munies d’une poignée. On aperçoit à droite de cette salle un escalier fermé par une grille qui donne accès au chemin de ronde.
Le pont se déplace sur des rouleaux en acier dans la salle de retrait jusqu’aux butées prévues à cet effet.
Ainsi sous le porche, se crée un haha : fosse isolant le vestibule d’entrée du pont dormant.
« Haha » (fosse entre le pont dormant et le vestibule d’entrée) sous le pont glissant.
La porte blindée
Après avoir traversé le vestibule, le visiteur se heurte à une porte blindée à deux vantaux, percée de six créneaux de fusillade. Une petite porte personnelle est incorporée dans le vantail de droite.
Arrivée dans la cour du Parados
Sous le vestibule, à gauche sur la photo ci-dessous, la porte qui devait être l’ancienne salle de garde, nommée aujourd’hui salle « Séré de Rivières », nom donné par l’association en hommage au Général Séré de Rivières ». Cette salle est actuellement utilisée pour les réunions des associations du Fort.
Le visiteur a franchi l’entrée et tous les obstacles. Il débouche dans la cour du Parados avant de poursuivre son périple dans le Fort.